Kanonisierung und Marginalisierung: zu den Anfängen der französischen Lagerliteratur

Abstract

französisch:

Les survivants français de la déportation de répression ont laissé un millier de témoignages écrits, le plus souvent publiés, qui s’échelonnent de 1945 à nos jours. La présente étude cherche à saisir dans ce corpus hétérogène le rapport entre mémoire individuelle et mémoire collective. Étonnante polyphonie dans l’immédiat après-guerre, l’écriture testimoniale se réduit bientôt au cantus firmus d’un chant de victoire. Le grand récit de la résistance avant, dans et après le camp s’impose grâce à une politique éditoriale habile, notamment du PCF, qui propose des témoignages-modèles dont on aurait tort de sous-estimer l’impact sur les futurs témoins. Les témoignages hétérodoxes sont supprimés, censurés, marginalisés, verrouillés dans les tiroirs ou publiés à compte d’auteur. Ce qui apparaît en rétrospective comme une évolution vers des formes plus littéraires et des messages plus désenchantés est en réalité l’histoire de la (re)découverte de témoignages écrits au retour des camps, qui dans leur temps n’ont pas trouvé d’écoute.

deutsch:

Schon in den ersten beiden Jahren nach Kriegsende bildet sich eine erstaunliche Vielfalt des Schreibens über Lagererfahrung heraus. Die Geschichte der Lagerliteratur in Frankreich ist demnach keine Entwicklung zu immer elaborierteren, reflektierteren, literarischeren Zeugnissen, sondern ein Selektionsprozess, der von ideologischen Interessen und politischen Großwetterlagen beeinflusst wurde. Der Beitrag zeichnet exemplarisch die Etappen dieses Prozesses nach, der in einer frühen Phase das heroische Widerstandsnarrativ zur Norm erhob und abweichende – heterodoxe – Zeugnisse marginalisierte, bevor Jahrzehnte später, mit der Kanonisierung von Antelmes L’espèce humaine und, später, Delbos Auschwitz-Trilogie, die Modernität einer écriture entdeckt wurde, die unmittelbar nach dem Krieg keine Leser fand und in Vergessenheit geriet.