La Réforme et la réforme poétique : les « Octonaires sur la vanité et inconstance du monde » d’Antoine de La Roche de Chandieu

Abstract

Chandieu fût le propagateur le plus important du protestantisme en France. Cependant, il tomba presque dans l’oubli après sa mort. Parmi les poètes protestants du seizième siècle, il est souvent négligé; même s‘il est un des rares exemples d’auteurs qui dédia toute sa vie littéraire à la diffusion de l’esprit protestant. De plus, il faut souligner que sa poésie morale connut un succès extraordinaire auprès de ses contemporains. Dans ce contexte, il nous semble important d‘illustrer le rôle fondamental que joua Chandieu pendant les conflits de confession et de présenter les spécificités poétiques et esthétiques de sa poésie. Pour débuter, nous nous pencherons sur l’analyse des poèmes de l’ouvrage Octonaires sur la vanité du monde, recueil de courts poèmes ou bien d’octonaires, ainsi que Chandieu appelle ses courts poèmes composés de huitains qui se caractérisent par une grande unité formelle et qui dénoncent la folie et la vanité humaines ainsi que la fugacité de la vie. La genèse des octonaires témoigne le practice protestant de diffuser des textes religieux par circulation manuscrite et clandestine. Avant l’édition imprimée de 1583 qui rassemble cinquante poèmes, il y eut plusieurs versions manuscrites des poèmes.Compte tenu du calvinisme extrême du pasteur Chandieu, il nous semble très intéressant d’examiner les relations entre les poèmes, leur illustration emblématique réalisée par le graveur Etienne Delaune (dans l’édition imprimée de 1580, dix-huit octonaires sont illustrés) et leur adaptation musicale par Pascal de L’Estocart (1582).